La relation à la nourriture Chronique #17

La relation à la nourriture Chronique #17

Chère thérapeute :

« Je ne m’en sors pas avec mon alimentation, pourtant j’ai essayé beaucoup de régimes, le poids l’emporte toujours ».

 

Surtout ne vous inquiétez pas, vous n’êtes seul(e).

 

De nos jours, le lien à la nourriture est galvaudé dans nos sociétés de surconsommation. La nourriture est détournée de ses fonctions premières. Tout d’abord, elle assure notre pérennité physique, biologique. Ensuite, elle permet l’apprentissage du lien affectif avec le parent nourricier. On parle de la Phase Orale. Pour très fortement résumer, si le lien au parent se passe bien, alors la relation à la nourriture sera « normale », si par contre cette phase n’est pas suffisamment bonne, cela augmente le risque de voir apparaître des troubles du comportement alimentaire. On utilise la nourriture pour tenter de réparer l’insuffisance passée et non plus comme un carburant, il ne s’agit plus de répondre à une faim biologique mais bien à une Faim Emotionnelle.

Il existe différents types de comportements face à la nourriture. Ceux-ci nous permettent d’éviter les sentiments désagréables comme le doute de soi, l’insécurité, la sensation de vide, le sentiment d’abandon, l’anxiété, la tristesse ou encore la colère et les frustrations. Pour se prémunir de vivre une émotion douloureuse, pour panser un chagrin, on utilise la nourriture. Vous vous reconnaîtrez peut-être dans le comportement :

de restriction/augmentation du désir; un conflit entre le fait de manger uniquement des aliments sains et les aliments plaisir, naît de ce fonctionnement. Au plus je me restreins dans ce que j’aime manger, au plus j’augmente le risque de manger en grande quantité des aliments de plaisir, on parle de la boulimie Botero

-Je perds beaucoup, je reprends (encore) plus;  la réussite  (au prix d’effort énorme), fait, entre autre, qu’on peut ne peut pas tenir sur une longue période une restriction trop importante, on s’essouffle, c’est la meilleur manière pour donner envie d’un gros «entre acte».

Obtenir du plaisir dans l’évitement; le plaisir ne s’acquiert plus par le fait de manger mais par le fait de réussir à contrôler son alimentation, sa sensation de faim. On parle d’anorexie.

Manger-Vomir; Je me nourris et satisfait à mon besoin biologique et plaisir, puisqu’en général, je mange tout ce que j’aime, ensuite pour ne pas prendre de poids, je régurgite. Très vite, ce n’est plus le fait de ne pas prendre de poids qui est important, mais bien la sensation de pouvoir décider de ce qu’il se passe dans son corps, au détriment de celui-ci.

S’en remettre à entité extérieure; on s’en remet aux pilules miracles. « Au plus je me réfère à l’extérieur, au plus je me sens impuissant et au plus je resterai gros… »

(Liste de comportements non exhaustive)

L’essentiel pour que les choses bougent, c’est d’initier un changement dans la danse qu’on a mis en place avec la nourriture. Et sachant que la faim émotionnelle trouve le plus souvent son origine dans notre passé, je vous conseille de vous faire épauler par un professionnel en plus des quelques astuces suivantes.

Pistes :

  • Manger 3 repas par jour à heure fixe et rien en dehors de ceux-ci ;
  • Faire des pauses durant un repas, 3 pauses de 15 secondes chacune, cela permet à votre sensation de satiété de s’installer ;
  • Remplir un tableau de consommation émotionnelle, moments propices à un grignotage ;
  • Changer la marque de l’aliment «dangereux» ;
  • Postposer d’une demi-heure la consommation de l’aliment dangereux ;
  • Ranger l’aliment problématique dans un endroit difficile d’accès ;
  • Mettez en place une trousse de secours (appel à un ami, activité, …)

 

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