Du mensonge à la mythomanie Chronique #23

Du mensonge à la mythomanie Chronique #23

Chère thérapeute :

« Le mensonge est-il bien ou mal ? Quelque fois il paraît bon de ne pas tout dire, est-ce un mensonge et cela peut-il être considéré comme une bonne chose ? »

Surtout ne vous inquiétez pas vous n’êtes pas seul(e)

Entre une omission, un pieu mensonge ou une affabulation, la frontière est fine.

Nous sommes beaucoup à ne pas avoir transmis une information, relayé une parole ou encore transformé certains faits. C’est un comportement humain avec des variations d’intensité et de sexe.

D’ailleurs, on distingue différents types de mensonges. Entre autre, celui pour être accepté, où l’individu développe sa sociabilité et s’adapte aux divers contextes et personnes présentent, celui pour divertir, on joue un rôle ou encore, celui pour obtenir quelque chose de l’autre, le manipuler.

Et dans une étude menée par Bella M. De Paulo, on remarque des différences de sexe dans l’intention du mensonge.

Chez une femme, le plus souvent, le mensonge est utilisé pour que l’autre se sente mieux. Elle va plus facilement dire à une amie que sa tenue vestimentaire lui va bien, alors qu’elle pense le contraire. Elle n’a aucune intention mauvaise, elle veut « protéger », l’estime de l’autre.

Chez un homme, il s’agit plus de protéger son image. Il va mentir, la plupart du temps sur ses performances. Par exemple, ne pas dire qu’il était premier de la classe, pour éviter de passer pour un « intello » sans envergure.

Quant à la question de savoir s’il est bien ou mal de mentir, pour ma part, cela se détermine dans ce que le mensonge génère chez le menteur. Cela peut soit provoquer de la culpabilité, on se sent mal à l’idée de ne pas être honnête, ici l’autre importe; soit du plaisir parce qu’on a le pouvoir sur l’autre en lui faisant croire notre récit, ici c’est moi qui importe.

Cette notion de conscience de l’impact et de l’intention ne s’applique pas dans les cas de mythomanies.

En effet, l’oubli volontaire ou le mensonge, ont comme caractéristique qu’ils sont totalement conscients et voulus. À la différence de la mythomanie qui elle, est inconsciente à l’esprit de la personne.

Lorsqu’on parle de mythomanie, il s’agit plus d’un registre pathologique du mensonge.

Le mythomane croit à son histoire, il ne fait pas de différence entre la réalité et les événements de son imaginaire, il confond réalité et imaginaire. Ici il s’agit bien d’un besoin irrépressible de s’inventer une vie pour fuir la sienne.

Comme pour le mensonge, il existe différent types de mythomanes. On distingue celui qui se vante, qui fuit en permanence sa vrai vie, qui veut compenser un complexe ou encore celui qui veut escroquer (le pervers narcissique).

À l’origine de ce comportement, il existe une trouble narcissique, la mythomanie est un mécanisme de défense permettant de surmonter ce trouble. Pour cette raison, il est important de ne pas confronter de manière trop abrupte, le mythomane à la réalité, cela risque de fracturer son psychisme.

Pistes

-Il est possible de détecter une personne qui ment, dans ses expressions faciales qui ne sont pas en lien avec le discours, surtout au niveau des émotions qui représentent un langage universel. On peut également repérer un changement dans la tonalité de la voix qui est plus aigüe et tremblante.

-Il est important de faire savoir que si mensonge il y a, il y aura des conséquences. Même si le mensonge n’est pas découvert, il est bon de marquer son désaccord par rapport à ce type de comportement.

-Avec une personne mythomane, ne tentez pas de le confondre avec la réalité. Si le mensonge vous porte préjudice, faites intervenir un tiers comme la justice. Il continuera certainement dans son affabulation, trouvera des justifications mais l’important est la réparation du préjudice causé, pas qu’il soit conscient de son trouble.

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