L’altruisme, générateur de bonheur Chronique #22

L’altruisme, générateur de bonheur Chronique #22

«Chère thérapeute, je me sens tout(e) petit(e) face aux autres, j’ai la sensation de ne rien pouvoir faire seul(e)…»

 

«Surtout ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seul(e).»

 

La solidarité, le don, l’altruisme sont des fondements de nos sociétés. Ils créent le lien social représentant un des besoin fondamental de l’individu (selon la Pyramide des besoins de Maslow).

Mr E. Pilote, considère que le don correspond à toute transmission de bien ou de service en vu de créer, maintenir ou nourrir le lien social, SANS garantie de retour. Ce qui le différencie bien de la solidarité, qui est une «dépendance réciproque», un échange mutuel.

Le fait de donner ou de recevoir, agit sur notre psychisme. Ces actions ont un impact sur notre amour propre, estime et confiance en nous. Elles peuvent donc générer du bonheur ou de la gêne.

Lorsqu’on donne à quelqu’un, on ressent un frétillement à l’intérieur de nous-même, nos cellules se régénèrent. Cela provoque aussi, l’idée que nous sommes assez bien, assez compétent, pour offrir à l’autre. Ça nous gratifie et rebooste notre estime. Le regard positif de l’extérieur posé sur nous, est vécu comme une légitimation de notre être.

C’est pour cela qu’on peut arriver à des déviances. On va donner trop à l’autre, s’oublier, en espérant recevoir cette nourriture émotionnelle de l’extérieur, en remerciement de nos «bons actes». On n’est plus dans le don mais dans la recherche d’une reconnaissance. On parle alors de sauvetage, où la «dépendance réciproque» règne et non plus l’aide altruiste.

Recevoir, impact également notre personne. Notre sentiment de toute puissance est égratigné, c’est comme admettre une forme d’incompétence, de faiblesse et cela affecte notre identité: « Je suis obligé de demander de l’aide parce que je ne suis pas capable de faire ça moi-même ». L’estime en prend un coup.

Demander de l’aide peut, également, générer un sentiment d’être à la merci de l’autre, difficilement gérable. Une patiente m’expliquait que lorsqu’elle acceptait l’aide de son père, elle savait qu’elle lui en serait redevable : «Je vais en entendre parler longtemps…» Pour peu, que l’on tombe sur une personne sauveuse dans le sens précité, la facture sera lourde.

Enfin, ce qui peut freiner une demande d’aide, c’est la crainte du « non recevoir », du rejet. «Pourquoi on donnerait à un nul comme moi ?»

 

Comment faire:

-Faites la balance entre, « je ne demande rien, qu’est-ce que cela me rapporte? » ET « je fais une demande, qu’est-ce que cela me coûte? »;

-Travaillez votre estime, vos compétences. «Qu’est-ce que mon entourage apprécie chez moi?»;

– Soyez honnête avec vos victoires et fiertés, vous avez déjà réussi plusieurs choses dans votre vie, ne les niez pas;

-Changez de point de vue: demander de l’aide c’est oser, c’est sortir de sa zone de confort, c’est être courageux;

-Soyez le bénéficiaire de votre propre don, en vous autorisant à demander de l’aide. Vous ferez d’une pierre 2 coups, vous augmenterez votre réservoir bien-être et serez aidé pour avancer dans votre projet.

 

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