Faire des choix, prendre des décisions, quelle angoisse. Chronique #13

Faire des choix, prendre des décisions, quelle angoisse. Chronique #13

Chère Thérapeute,

Je connais de grandes difficultés à prendre des décisions, cela me pèse jusque dans ma vie quotidienne.

Surtout ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seul.

Tout le monde est confronté un jour ou l’autre au choix et au stress qui peut l’accompagner. Cela peut aller de l’interrogation quant à la tenue vestimentaire du jour, au choix de telles vacances ou de tel fournisseur.

Faire des choix relève d’un processus complexe mêlant différentes informations traitées par le cerveau. On parle alors du PROCESSUS DE DECISION.

La plupart des études place ce processus dans le Cortex Orbito Frontal du cerveau. Il stocke les émotions ressenties dans le passé et liées à certains comportements. Il serait donc la mémoire des émotions que d’autres appellent « l’intuition ».

Au moment d’une prise de décision, le COF effectue un tri des comportements en rejetant ceux aux conséquences émotionnelles négatives.

Ceci permet de diminuer les possibilités d’actions et,  mêlé à un raisonnement tenant compte de la motivation et des objectifs à atteindre, d’aboutir à un choix.

Cette fluidité du processus peut être mise à mal dans le cas où le COF est lésé.

Les personnes souffrant de ce type de lésion ont des comportements catastrophiques au quotidien (comme le montre l’expérience de H. et A. DAMASIO menée à l’université de l’Iowa).

Ce qui est remarquable, c’est que les compétences intellectuelles ne semblent pas altérées. Les personnes lésées peuvent se rendre compte de la pertinence d’un choix sur un autre mais les conséquences négatives n’y étant plus liées, du fait de la lésion, il n’y a pas de danger à effectuer un mauvais choix. D’ailleurs, ces personnes ne ressentent aucun stress lors de la prise de décision.

Le processus de décision peut également être ralenti par le cerveau reptilien (considéré comme le plus primitif). Celui-ci intervient pour une part dans les comportements dits « inconscients », les automatismes.

Ce cerveau assure les fonctions vitales  telles que la respiration, le rythme cardiaque, conservation de l’espèce.

Lorsqu’il se sent en danger parce que la prise de risque liée à une décision est trop importante, le cerveau reptilien pourrait prendre l’ascendant sur les autres fonctions (COF et cerveau limbique), interrompre les connexions avec celles-ci et bloquer toute forme d’action. C’est une forme de mécanisme de défense empêchant la mise en acte d’un comportement aux conséquences négatives.

Pistes :

Si on part de l’idée que neurologiquement tout va bien, il est important de garder en tête qu’un choix n’est pas enfermant, les choses peuvent encore changer après la décision.

  • Dans le cas d’une impossibilité à prendre une décision, demandez-vous de quoi vous voulez vous protéger, quels sont les dangers sous-jacents à ce choix.
  • Prenez des informations, cela augmente la rapidité du processus de décision.
  • Soyez en contact avec vos sentis, les connaître, les reconnaître, pour faciliter la prise de décision rapide.
  • Testez-vous pour voir le comportement qui prime (fuite, servitude, combat) lors d’une prise de décision.
  • L’homme est programmé pour assurer sa pérennité donc  faites confiance aux connexions de votre cerveau.
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